Tribune - Opinion | L'oeuf ou la poule ?
Opinion | L'oeuf ou la poule ?
Dans cette tribune, Catherine Berjal et Anne-Sophie d’Andlau, comparent les approches des Bourses de Londres et de Paris, plaidant pour un équilibre favorisant les investisseurs. Elles questionnent les réformes de juillet 2024 à Londres, qui allègent les contraintes pour les émetteurs (fusion des catégories de cotation, suppression de l’approbation des actionnaires pour certaines opérations, assouplissement des exigences financières). Ces mesures, jugées court-termistes, risquent de décourager les investisseurs, pourtant indispensables à la vitalité d’un marché boursier, en négligeant leur besoin de transparence et de sécurité.
En contraste, la Bourse de Paris, malgré des règles plus strictes pour les entreprises, privilégie la transparence, renforcée par des normes comme IFRS, Sarbanes-Oxley ou les accords de Bâle. Cette clarté, amplifiée par des outils d’analyse modernes et l’IA, attire les investisseurs. Cependant, les auteures continuent à identifier des lacunes persistantes en matière de gouvernance en France, illustrées par des cas comme Veolia-Suez, SCOR, Atos ou Vivendi. Vivendi par exemple, avec sa proposition de scission en 4 entités sur des places de cotations hors Euronext Paris, a pu contourner la réglementation française d’obligation de lancer une OPR une fois le seuil des 30% franchi, ce qui a eu comme conséquence une augmentation de la décote de 35% à 55%.
Pour résumer la pensée des auteures, la rigueur réglementaire de Paris constitue un atout pour offrir un cadre sécurisant et des opportunités d’investissement à long terme. Elles appellent cependant à rehausser les standards de gouvernance pour répondre aux attentes internationales, affirmant que Paris peut devenir un modèle. En conclusion, elles soulignent qu’un marché boursier équilibré doit prioriser les investisseurs grâce à une transparence accrue et une gouvernance robuste, plutôt que des assouplissements favorisant uniquement les émetteurs, pour garantir sa pérennité.